2019

(((_Musiques de plantes

Une pensée d’abord pour le compositeur Mamoru Fujieda qui est -à ma connaissance- l’inventeur avec Yuji Dogane en 1994 de la transposition en signal MIDI du potentiel électrique végétal (album Ecological Plantron puis plus tard chez le label Tzadik Pattern of Plants). Au-delà de quelques discours un peu mystiques qui fleurissent aujourd’hui, c’est toujours intéressant d’interpréter une énergie non humaine, « des procédés opérationnels qui garantissent une musique survenant comme de son propre accord, sans l’assistance d’un maître, projetée par des forces naturelles. » (Nyman, Michael, Experimental music, Cage et au-delà, [1974], éd. Allia 2005, p.56). Se serait presque une redite un peu fade aujourd’hui si les musiques « créées » pour l’occasion n’étaient pas pour un film à venir qui s’intitulera « Je suis un arbre qui parle » de Carole Contant (avec notamment Antoine Garrec dans son presque propre rôle). En voici donc quelques extraits-tests :

Soirée#1, pour 100 échantillons acoustiques

Soirée#2, pour 20 échantillons électroacoustiques

Soirée#3, pour échantillons d’orchestre et électronique

Matin#1, pour électronique et échantillons de marimba

(((_Tour de table (en cours)

est une exploration multi-instrumentale, un ensemble amplifiés -principalement percussif- avec une grande variété de timbres pour un espace réduit ; un petit orchestre sur mesure dont l’équilibre, l’ergonomie et l’aménagement spatial ont longuement mûris dans l’intimité du studio. L’espace de jeu accueille autant d’instruments chromatiques, diatoniques, pentatoniques que de bruiteurs, matériaux à hauteurs indéterminées ou approximatives, parfois volontiers dissonants (instruments préparés, objets du quotidiens détournés ou autres échelles extra-occidentales). Des basses fréquences du tambour daf et de la mbira géante aux métallophones, crotales, cymbales dans les hauteurs, l’amplitude est appréciable. Ici, quand bien même quelques instruments s’apparentent à ceux des musiques de méditation et relaxation, les procédés à l’œuvre et les détournements acoustiques ébranlent l’étroitesse du genre. L’ajout d’aimants, ressorts de montres, grelots, éponge en inox ou micro-billes vient délicatement troubler, impurifier les vibrations. Aussi, des procédés électro-acoustiques viennent à leurs manières remédier à la situation soliste (notamment les multiples échantillonneurs en temps réel dirigés aux pieds) et autorisent également quelques jeux d’illusions et fantaisies sonores au-delà de l’acoustique initiale. Excepté quelques rares éléments sonores préenregistrés tout est joué en temps réel. C’est une musique de scène. Avec : mbira 5 octaves préparée, métallophones, kalimbas, cloches, clochettes, bol chantant, crotales, cymbales, gongs chinois et vietnamien, lames balinaises en bronze, grand ressort, carillons-boules, scie-cloches, cloches à pâtisserie, fonds et réduction à souder, timbre d’horloge, vide poche en cuivre, bâton d’eau, moulin-orgue à musique, tuyau, tambours sur cadres, cithare, wood-block, shrutibox, harmonicas, guimbardes, voix / aimants, ressorts de montres, grelots, éponge en inox, étouffoirs, caisse de résonance, mousses acoustiques / 11 paires de mailloches, pédales et contrôleur MIDI, 11 micros, ordinateur et traitement électronique en temps réel.

(((_Belle année à vous

  • Me contacter :

    contact (at) sachagattino (point) com